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Isabelle Fontaine, organiste

Un cheminement spirituel avec St Benoît (3)

20 Septembre 2006 , Rédigé par Isabelle Fontaine Publié dans #isabelle.fontaine

Texte écrit en Février 2006 (3ème et 4ème parties)

 

Ce que je pense avoir découvert de la spiritualité bénédictine :

 

 

 

-         me rejoint très profondément dans ce que je suis, ce que je vis, ce que j’essaie de vivre, ce que je recherche

-         m’a apporté un regain de confiance, de calme, de paix intérieure, de joie, et a renforcé en moi la certitude de la présence aimante de Dieu et le désir d’y répondre de mon mieux.

-         m’aide à vivre certaines journée difficiles, à résoudre certains conflits ou dialogues compliqués, à apporter du calme et de la tempérance là où il en manque parfois.

-         m’aide à aborder différemment certaines tâches purement pratiques et matérielles devant lesquelles je manque parfois de courage et d’intérêt (mais j’ai encore des progrès à faire dans ces domaines …)

-         m’aide à porter un regard et une écoute différents sur les autres partout où je suis.

-         a des incidences concrètes sur ma pratique religieuse, et m’a aidée à retrouver des marques :

·        j’essaie de retourner à la messe en semaine 1 ou 2 fois selon mes disponibilités : je vais librement à la rencontre du Seigneur, je me laisse porter par une liturgie simple (un peu triste et « speed » parfois … mais c’est ainsi, et ça ne redonne que plus de relief au Dimanche) et retrouve un nouvel élan pour ma fin de semaine.

·        j’ai pris goût au chant d’offices la Liturgie des heures seule chez-moi (même si je préférerais que ce soit en communauté, même restreinte). Je ne le fais pas de façon systématique, mais j’essaie de chanter un office par jour : Laudes et Complies ont ma préférence et s’intègrent assez facilement dans mon mode de vie. Commencer sa journée sous le regard de Dieu, ou l’achever en s’en remettant à lui dans la paix, je trouve cela formidable. De plus, les psaumes sont d’une richesse infinie : j’en (re-)découvre plusieurs qui ne sont pas priés (pas du tout ou pas intégralement) lors des messes dominicales.

·        j’ai le désir de pratiquer un peu à ma mesure la lecture et la méditation de la Parole de Dieu. Je sais que j’ai du mal toute seule, mais je sais aussi que c’est pourtant une source vivifiante. Je vais profiter de ce Carême 2006 pour commencer à vivre ces résolutions nouvelles, en m’appuyant tout simplement sur les textes de la messe de chaque jour : en procédant ainsi, je ne devrais pas faire fausse route.

Tout cela n’exclue en rien d’autres formes de prière plus courtes et moins élaborées.

Enfin, j’essaie, quand c’est possible, de prendre un temps de silence « gratuit » propice à la méditation et à une prière plus libre et plus spontanée.

 

 

 

Ce que je crois avoir retenu (et intégré en … peu de temps …) de la spiritualité bénédictine :

 

 

·        le silence, l’intériorité, l’écoute : écoute de l’autre, écoute de Dieu au fond de soi-même. (cela correspond assez bien à mon tempérament : car si je suis pleine d’enthousiasme, je suis aussi quelqu’un qui aime se poser) 

·        la recherche de la mesure, de l’équilibre, de la tempérance, ce mélange d’exigence et de souplesse, de sévérité et de bienveillance, dans les relations aux autres – vécues en vérité –, dans les décisions à prendre… etc., l’attention portée à tous, l’adaptation aux personnes … , la réflexion avant de parler …

·        l’humilité, ainsi qu’une certaine discrétion (point sur lequel j’ai encore du chemin à faire parfois – mais c’est nécessaire dans le monde où l’on vit, en particulier en milieu « non chrétien » : pour moi, Education Nationale, monde musical et culturel)

·        le lien entre le travail et la prière

·        l’importance de la liturgie, de la psalmodie.

·        La familiarisation avec la parole de Dieu.

 

 

 

La spiritualité bénédictine n’est pas réservée aux moines et moniales même si la Règle a été écrite pour eux. Le message, à la fois exigent et souple, est toujours très actuel. De plus, c’est une spiritualité qui a fait ses preuves au long des siècles, qui s’inscrit dans la Tradition de l’Eglise. C’est du solide, et ça inspire confiance.

 

 

 

J’ai lu des passages de la Règle de St Benoît, j’ai relu plusieurs fois le commentaire qui en est fait par Mère Marie - David sur le site Internet de l’abbaye de Jouarre, et j’ai consulté d’autres sites Web relatifs à cette spiritualité.

J’ai lu un ouvrage intitulé « Sur les pas de Saint Benoît » (Paul & Frieda Dewickere, Pierre Gabriel / Fidélité, éd. Racine), et j’en relis quelques paragraphes de temps en temps. Les auteurs font notamment le lien entre la Règle et la Bible.

J’ai aussi lu 2 petits livres du bénédictin allemand Anselm Grün : «Saint Benoît, un message pour aujourd’hui » et « Apprendre à faire silence » (éd. Desclée de Brouwer)

 

 

 

Je me sens très souvent touchée, interpellée, concernée, remuée, ça bouillonne en moi, ça fait « tilt » à tel endroit … je me dis « oui, c’est ça » ! Je ne trouve pas les mots pour en parler (une fois de plus …).

De même, à la lumière de tout cela, certains textes de la liturgie – qu’il s’agisse des oraisons du prêtre ou de lectures bibliques -, certaines parties d’homélies … etc. résonnent vraiment en moi d’une façon particulière. Je suis bouleversée, émue, et me dis encore « oui, c’est bien ça » … tout en sachant que c’est un chemin parmi d’autres.

 

 

 

 

 

 

Et maintenant ?

 

 

 

Oui, est-ce bien cela ?

 

 

 

Seigneur, qu’attends-tu de moi en vérité ?

Seigneur, mon désir n’est-il que le mien, ou est-ce aussi le tien ?

Seigneur, à quoi m’appelles-tu ?

… Seigneur, ces personnes qui ont prononcé le mot d’ « oblat » avant même que je ne

sache de quoi il s’agissait (en risquant un « je te verrais bien », un « je crois que tu

 

 

trouveras » …, ou en me prêtant des livres) m’ont-elles donné une fausse piste ?

Ces personnes qui m’ont dit que c’était sûrement cela qu’il fallait faire et qu’il ne fallait pas trop réfléchir non plus ont-elles raison ou pensent-elles trop vite ? 

…D’autres me conseillent plutôt d’attendre, c’est sage : mais, attendre quoi ?…

…Dois-je aller voir vraiment du côté d’autres spiritualités ? (J’ai été voir sur Internet … et suis peu convaincue …). De toutes façons, il faudra choisir un jour …

… Seigneur, ces 2 personnes qui m’ont dit qu’il n’y avait « que de la musique » dans ma vie et qu’il faudrait aussi que ma foi soit plus enracinée dans le concret, en m’engageant par exemple dans la visite de personnes malades : est-ce toi, Seigneur qui me parle à travers elles, ou est-ce que ce sont simplement des personnes qui, voulant m’aider – mais ne me connaissant pas assez, finalement -, m’ont parlé seulement en fonction de leur sensibilité propre, de leur culture, de leur propre forme d’engagement?

 

 

 

Ai-je eu tort d’évoquer cela à plusieurs personnes ? Très peu cependant, et je suis restée très évasive quant au « projet réel » … Tout ce qui était enfoui en moi est ressorti tout d’un coup, et je ne pouvais plus garder pour moi. Maintenant, je me tais ; mais je sais que quelques personnes me portent dans leur prière et cela est important.

 

 

 

Dois-je rester attachée à Jouarre ? … ou dois-je aller voir ailleurs (où ?), s’il n’y a pas des monastères plus branchés sur des oblats « jeunes » ? (…Euh … ça existe ? …)

 

 

 

Dois-je me faire accompagner spirituellement dans cette recherche ? …ou suis-je sur le point de trouver la réponse presque … toute seule (enfin, avec l’aide de Dieu) ?

Le cas échéant, par qui dois-je me faire accompagner ?

Par le prêtre qui est déjà au courant et qui me connaît suffisamment pour comprendre ce que je peux rechercher ? (Pas assez objectif ? …)

Par un prêtre – ou autre - formé à l’accompagnement spirituel – extérieur à Soissons et qui me connaît moins ? (N’est-ce pas risqué ? …)

Par une moniale de Jouarre, ou d’une autre abbaye ?

 

 

 

            Que dois-je faire maintenant ?

Prier, sans aucun doute. Eprouver concrètement que le chemin que je voudrais prendre est bon pour moi et est à ma portée.

Dois-je faire une démarche précise, une demande … ? …Il le faudra bien un jour …

 

 

 

Seigneur, je suis peut-être un peu pressée tout d’un coup. Mais ma soif est grande.

 

 

 

Seigneur, à plusieurs moments, tu es venu me surprendre ou … me rechercher …

Tu as mis sur ma route des personnes et des lieux qui m’ont aidée à avancer : tout cela n’est pas le fruit du hasard, j’en suis sûre !

Quand je relis toutes les étapes de ma vie, je constate qu’il y a … une direction …

 

 

 

Je crois que c’est sérieux, que c’est du solide.

Je ne pense pas qu’il s’agisse de délire, de folie, ou d’exaltation passagère …

 

 

 

Seigneur, je sais que tu ne m’oublies pas, que tu sauras me faire signe en temps voulu.

Je te fais confiance.

 

Isabelle, le 26 février 2006.

 

 

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